Toute mère est sauvage. Sauvage en tant qu'elle fait serment, inconsciemment, de garder toujours en elle son enfant. De garder inaltéré le lien qui l'unit à son enfant dans cet espace matriciel à laquelle elle-même, petite, fut livrée. Ce serment se perpétue ainsi, secrètement, de mères en filles et en fils, jusqu'à l'étouffement et parfois même le meurtre, si de la différence ne vient pas en ouvrir le cercle, et briser l'enchantement. C'est ce serment, que doit rompre l'enfant pour devenir lui-même, accéder à sa vérité, son désir. Le risque qu'il affronte, pour pouvoir aimer, c'est d'abandonner la mère à la mélancolie et de traverser la peur d'être lui-même abandonné.Comment des individus exposés avec une violence particulière à cette sauvagerie s'en sortent-ils ?Pourquoi la parole et l'écoute psychanalytique peuvent elles ouvrir un nouvel espace de vie chez ces êtres menacés d'ensevelissement ?