Mélie pense qu'elle a deux mamans : une "rose", lorsque tout va bien, qui lui fait des câlins, la soigne lorsqu'elle est malade, joue, chante, et une autre maman "noire", avec des doigts crochus qui la pincent, crie et se fâche. Cette dernière remplace la rose alors qu'on s'y attend pas !Mélie entretient cette idée et la cultive : elle invente toutes sortes de rites et d'incantations pour se protéger mais s'enferme dans son silence et verse dans une véritable paranoïa, évidemment non décelée par son entourage. Mélie est folle, ou plutôt le devient ; on est confondu par le drame qui se joue sous nos yeux, et auquel on assiste, impuissants, de même que par une description minutieuse de cette famille affligeante. Le père est inexistant quand sa fille l'appelle au secours et la mère passe pour un monstre. Elle ne comprend manifestement rien. Mélie va s'enfoncer dans sa folie, sans personne pour l'aider, avant l'intervention (on a envie de dire enfin !) d'une psychothérapeute.