Attendre un enfant, c'est merveilleux. Ne dit-on pas que c'est le plus beau moment d'une vie ? Anne Boulay raconte, sur un ton décapant, la formidable épopée de la grossesse. Neuf mois durant lesquels une femme, lestée de quinze kilos, sort de son lit en roulant sur elle-même et fait déborder la baignoire. Lorsque l'enfant paraît, c'est encore mieux : la jeune mère, un peu dégoûtée par le cordon, se crispe au premier pleur, dort par tranches de douze secondes et, souvent tentée par l'idée de la défenestration, reste imperméable au fameux instinct protecteur. Elle s'inquiète : est-ce normal ? Si je ne l'allaite pas jusqu'à l'âge de huit ans, deviendra-t-il un serial-killer ? Si je m'offre une manucure, suis-je un monstre ? Le doute est-il une maladie mortelle ?.... Face à la sacralisation de la grossesse, contre le diktat de la " bonne mère ", il faut réhabiliter l'imperfection. Et enterrer l'idée archaïque selon laquelle la maternité siérait aux femmes, par nature.