Urgence
Association Maman Blues
Site non médical de soutien, d'écoute et de conseils dans le cadre de la difficulté maternelle
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De maman à maman, je voulais te dire que…



J'ai 31 ans et une fille de 7 ans.
Je ne pouvais pas mieux revenir en arrière qu'en te lisant, car j'ai l'impression que c'est ma vie que je vois.
Moi, j'ai su que j'étais en difficulté maternelle quand ma fille a eu 5ans et demi et je n'ai commencé à recevoir de l'aide que quand elle en avait 6.


Plus de 5 ans donc à avoir l'impression que tout n'était que cauchemars, sources d'ennuis, privations, fatigues,obligations et toute la panoplie....
6 ans à passer pour une dingue et une mère « je m'en foutiste » car tout me pesait.

Ce qui bizarrement énervait le plus ma famille je crois, c'était que je finissais toujours ma cigarette avant d'aller voir la petite. Elle trouvait toujours le moyen de se mettre à « brailler» quand je venais de l'allumer. Je ne pouvais même pas fumer tranquille ! De plus je la rendais responsable de la dégringolade de mon couple.
Avec le recul, je pense que son père lui aussi a connu une sorte de "difficulté paternelle". Je lui en voulais énormément de ne pas m'aider et de ne pas s'occuper davantage d'elle et pourtant, il s'en occupait bien plus que ne le faisaient la plupart des maris de mes copines!Et lui aussi a été déçu de voir mon comportement où plutôt mon « non comportement »vis-à-vis d'elle.
Quand je l'ai rencontré, ce n'était pas un homme très heureux et il me disait souvent que quand il aurait un enfant il se sentirait bien.
« Qu'à cela ne tienne » lui répondis-je « je vais te faire un enfant! »
Un enfant oui mais pas un remède !

Après la naissance, il était toujours aussi dépressif et mal et je me suis retrouvée avec une fille sur les bras et toujours pas de remède pour lui ....
Je l'ai donc quitté au 3ans et demi de la petite.
Il n'y a qu'à peu prés un an que je dis ma fille et non la petite !

Aujourd'hui elle a 7 ans et ce soir encore, je lui ai mal parlée .Cela n'arrive pratiquement plus mais cela arrive encore trop souvent. Je lui ai dit à plusieurs reprises au cours de ce jour :"P****** mais t'es vraiment née pour faire Ch**** toi."Ou encore"Mais tu va nous faire nous gonfler toute ta vie?".....
Aujourd'hui, je vais bien, on vit bien ensemble, mais je ne me considère pas comme « guérie » car je n'ai eu aucune véritable prise en charge. J'ai trouvé du soutien, de la compréhension, de la lumière qui m'ont permis de m'en sortir et de voir que l'on pouvait vivre autrement, que ce n'était pas de ma faute, que l'on pouvait m'aider.
L'une d'entre vous a dit plus haut:" que garder le silence sur sa difficulté maternelle est encore bien plus destructeur que des larmes versées dans la "honte" devant quelqu'un qui est là pour t'écouter ».

C'est exactement ça : j'ai traversé cette épreuve dans le silence total et je regrette maintenant de l'avoir fait."
Jamais on ne m'a dit que je pouvais ne pas aller mal, ou que cela arrivait souvent après une naissance, que je n'étais pas folle de me comporter ainsi et de ressentir cela.
Pas une personne, pas un médecin ou pédiatre qui ne m'ait demandée quoique soit, qui ne m'ait, ne serait-ce « qu'aiguillée » sur ce problème de difficulté maternelle...
Mais moi, j'aurais aimé que l'on me dise que j'en avais un de problème, que l'on me dise quoi faire pour sortir de ce gouffre.
Je te dirais que tu as de la chance d'avoir trouvé le meilleur site de soutien qui puisse exister pour pouvoir en parler et savoir ce que tu as. Et c'est un immense début : savoir que tu n'es pas folle, que ce n'est pas de ta faute, apprendre que cela peut se soigner et que l'on peut en guérir...

J'ai commencé à remonter la pente quand j'ai pu mettre des mots sur ce "mal" dont je souffrais. C'est important de mettre des mots, de mettre en mots...
J'aurais aimé à l'époque pouvoir lire de telles paroles, apprendre comment expliquer à ma fille ce qui se passait pendant qu'elle ne pouvait pas poser de questions.
Maintenant, je n'y arrive pas parce qu'elle est trop grande, parce qu'elle me dit qu'elle ne comprend rien...

Oui, dans cette folie qu'est la difficulté maternelle, tu n'auras passé que 2 mois et demi seule et désemparée... N'attends pas. Va chercher le bonheur qui t'attend.
J'aurais envie de dire:"occupe toi de toi et de ta fille, tu t'occuperas du père après...."Tu n'es pas responsable de son bonheur mais du tien.
OCCUPE TOI DE TON BONHEUR.

N'oublie pas que tu n'es plus seule et incomprise car ce site est là pour toi....

Bon courage, et garde espoir surtout.
A bientôt,

Dule.




Dule

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