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Ma sortie du gouffre ou la confiance en soi retrouvée



Tout a commencé un certain 29 août à 5h 30 du matin…
Premières contractions, premiers émois ( j'ai une petite puce de trois ans L, qui est née par césarienne, donc je ne connaissais à l'époque rien à l'accouchement , ni aux contractions… Du reste, la naissance de ma fille fut un événement très heureux, et la césarienne malgré son caractère imprévu a été assez bien vécue) et premières douleurs…

Je n'avais pas imaginé tant souffrir

Lors de cette deuxième naissance, ma souffrance est comparable en intensité aux angoisses du post-partum. L'accouchement dura 12 heures passées et je ne pensais jamais autant souffrir. J'ai même cru défaillir voire mourir plusieurs fois de douleurs tant l'intensité fut forte.

Sans calmant jusqu'à la péridurale, soit six heures de torture pure !

J'ai même pensé à Jésus sur la croix et à son agonie, et ai prié pour lui demander son secours. (je suis chrétienne).
Bref, ce fut un cauchemar et j'ai eu de la peine à être contente de voir mon fils tant je me sentais à bout et je reconnais lui en avoir voulu de m'imposer tant de souffrances… Dire que je voulais tant après ma césarienne connaître un accouchement classique ! J'ai mille fois préféré la césarienne !

Une rencontre en demi-teinte

Donc première rencontre : pas de déclic, pas trop de sentiments positifs, juste une immense fatigue...et l'envie de dormir jusqu'à la fin de mes jours.
Le problème a commencé là : trop fatiguée pour aimer....ou pas « assez d'amour » qui me fatigue à ce point et me fait culpabiliser ?!
La suite en est presque logique : des difficultés à aimer, à me sentir une bonne mère, des angoisses de faire du mal à ce petit être chétif, des sentiments de dépersonnalisation ....

Qui suis-je vraiment au fond ?

Ces idées m'ont obsédée par moments et mon affectivité semblait bouffée par des angoisses presque permanentes. Je demandais sans arrêt à mon mari : « est-ce que j'aime cet enfant ? ».
Je crois qu'une des clés de ma guérison en dehors de ma foi en un Dieu d'amour fut aussi en prenant conscience que je devais accepter cet enfant tel qu'il est : en tant que garçon (je n'ai pas eu de frère et un père absent qui ne s'est pas beaucoup occupé de moi). Je devais accepter qu'il soit là, qu'il existe et qu'on ne soit plus trois avec cet équilibre tranquille de deux adultes plus un enfant, de plus une fille !

Se mettre à regretter

Ce fut long et pénible… Je me prenais à regretter presque d'avoir eu un deuxième enfant, pour être aussi mal après ! Je vous passe les détails des cauchemars aux impressions de devenir folle et ces angoisses qui oppressent et ces larmes de RAGE : "pourquoi les autres arrivent à aimer et à être proches de leur enfant et pas moi ? Pourquoi suis-je paralysée par ces sentiments ambivalents vis-à-vis de mon fils et par ces angoisses ?" ; de DESESPOIR : " je ne vais jamais m'en sortir…, je ne gèrerai jamais les deux comme il faut; je vais m'écrouler etc.".

Le déclic

Ma proximité avec ma fille semblait ne jamais pouvoir s'étendre à mon fils, et j'en étais désespérée…. Jusqu'à ce jour où je n'ai plus eu d'angoisse car je l'avais accepté dans sa nature de petit garçon en croyant que je pourrais l'aimer.
Je lui ai tout avoué et j'ai commencé à m'en occuper seule plusieurs journées et j'y suis arrivée ! Et je me suis rendue compte que OUI, je l'aimais et ça été le début de ma guérison, la sortie du trou noir…
Même si tout n'est pas facile, je sais que j'aime mes deux enfants de la même manière et ça c'est primordial pour moi ! J'ai aussi coupé le cordon avec ma mère et je me sens mieux maintenant : je peux m'auto assumer seule et gérer mes deux petits bouts sans l'appeler ou lui demander de venir m'aider.

C'est merveilleux ce sentiment de liberté !

Je vous aime toutes et COURAGE vous êtes de bonnes mères et vous aimerez votre enfant… quand la tempête prendra fin.
Prenez confiance en vous : vous y arriverez…
Avec affection




Elivier

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