Je suis maman d'une merveilleuse petite fille de 10 mois.
Nous ne l'avons pas eue en 9mois mais en 4 ans après 6 fausses couches et un suivi en PMA pour trouver ce qui dysfonctionnait.
Je l'ai trouvée magnifique dès le début.
J'ai donc vécu mon quotidien de manière à faire ce qui était à faire. Avec le sentiment qu'il manquait un lien entre nous deux. Un lien à peine perceptible pendant la grossesse car je ne voulais pas m'attacher, de peur de la perdre.
Et puis, étais-je encore attachée à ces petites vies passées dans mon utérus avant Elle ?
Pour plusieurs raisons, nous avons voulu avoir un nouvel enfant après notre fille. Au fond, je crois que je veux vivre une grossesse qui se passe bien, physiquement autant que émotionnellement. Mais...
Je l'ai perdu très tôt. J'ai encore vécu de la maltraitance verbale. Heureusement, nous savons vers qui nous tourner maintenant. Chacune de mes fausses couches a une histoire. Chaque être a eu sa place en moi, j'ai eu peur de les oublier, si peur que je n'ai pas offert beaucoup de place à notre bébé.
Alors je remercie ce petit être qui m'en a fait prendre conscience. Il a terminé sa mission, nous y étions déjà très attachés comme les 6 autres petites vies. Mais, à présent, je dois m'en détacher. Pour retrouver une paix intérieur et laisser la place à Cerise, créer ce lien d'amour, cet attachement d'une maman à sa fille. Ce lien de confiance qui nous aidera à te laisser grandir et rester toi même.
Nos enfants ne nous appartiennent pas. Ils sont un bout de nous, et nous sommes là pour les accompagner, leur faire confiance pour se détacher et mener leur propre vie.
Nous espérons avoir la chance de donner autant d'amour à un deuxième enfant un jour. Quand nous seront prêt, tous les 3.
Il y a une autre personne avec qui je dois m'attacher, c'est moi. Je dois me pardonner et me remercier, pour m'aimer à nouveau, retrouver une confiance en moi, pour aller de l'avant et ne plus faire du quotidien une routine stressante mais un quotidien de paix. Me détacher de mes peines
Alors pardon, Marie. Pardon de ne pas avoir cru en ta capacité de mener une belle grossesse, pardon de penser que tu es une maman sans cœur, de n'avoir parfois rien ressenti quand ta fille pleurait, pardon pour ne pas t'écouter quand tu as besoin de te reposer, pleurer, hurler.
Et Merci d'avoir su réagir quand tu commençais à aller mal, à prendre les mains tendus.