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Si c'était à refaire, je ne le referais pas



Devenir mère

Je n'ai jamais eu de désir viscéral de maternité. Mais ayant été éduquée comme une fille, j'avais intégré qu'il faudrait devenir mère un jour. 


C'est finalement mon compagnon qui a été l'élément déclencheur : deux ans qu'il me rappelait son désir de paternité. Alors nous nous sommes lancés. Je suis tombée enceinte un mois et demi après l'arrêt de ma pilule. J'aurais aimé me languir davantage. 


La grossesse s'est déroulée sans difficultés. J'ai ensuite vécu un début d'accouchement par voie basse mais un passage au bloc a été nécessaire afin de pratiquer une césarienne. L'analgésie n'a pas tout à fait fonctionné. Par conséquent, j'ai senti l'incision dans mes entrailles. Le trou noir.

Retour à la réalité difficile

Paupières lourdes dans la salle de réveil. Soif infinie de mes papilles. Mon compagnon me présente Gemma. On se regarde. Je lui baise les mains, la prends contre moi.

Je l'aime et suis impressionnée. 


La mise en place de l'allaitement est éreintante. Je persévère mais j'ai détesté. J'ai eu besoin de me retrouver, de récupérer de l'opération. Mais Gemma restait collée à moi, vissée à mes seins, jour et nuit. Je somnole mais ne dors plus. Cela a duré près de cinq mois. A la reprise du travail, je décide d'arrêter l'allaitement. C'est un réel soulagement. Mais Gemma ne fait pas ses nuits, encore aujourd'hui d'ailleurs alors qu'elle a deux ans. 

La maternité n'est pas que du bonheur


Ce sont des années de galère car je n'ai toujours pas récupéré et je sens combien la naissance de ma fille a foutu mon couple en l'air. Nous nous refilons la patate chaude, les nuits sont un calvaire. Gemma est tout le temps malade (merci la vie en collectivité) : nous avons pris un abonnement chez la pédiatre et nous passons régulièrement aux urgences pédiatriques. Et bien évidemment j'attrape tous ses petits microbes et suis malade à mon tour. Mais là, personne n'est là pour s'occuper de moi.

Chers grands-parents, (chère famille, chers amis, chère société), occupez-vous plutôt de la mère,

Proposez lui de faire les courses, le ménage, plutôt que de vous gargariser de votre nouveau titre de grands-parents, miroir narcissique d'une parentalité sans contraintes que vous revivez aux dépens de vos enfants. Faites des gratins, pas des photos. Offrez votre empathie, pas votre indifférence. 


J'aime Gemma, la personne qu'elle est, la complicité construite quotidiennement. Je me sens grandement responsable d'elle. 
En revanche, je déteste toutes les tâches parentales (matérielles et émotionnelles) que sa venue a impliquées. Je suis seule, avec mon conjoint, à les gérer. Si seulement nous repensions à la façon d'accueillir un enfant dans notre société, collectivement, plutôt que de laisser la famille nucléaire s'atomiser. Si seulement le devenir parent n'était pas une injonction mais une possibilité. vrai choix ? 


Sur ce, bon courage à toutes !

Entourez vous au maximum de personnes aidantes et bienveillantes.




Giulia

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