Je m'appelle Alexandra et j'ai 32 ans.
Je suis l’heureuse maman de deux petites princesses : Julia âgée de deux ans et Clara âgée de deux mois et demi.
J’espère que ce petit témoignage pourra vous aider à surmonter vos difficultés et surtout vous faire comprendre que vous êtes loin, très loin d’être la seule à passer par là.
Pour comprendre, il faut que je commence par vous dire que ma première grossesse a été idyllique. Du premier jour où j’ai su que j’étais enceinte jusqu’à l’accouchement et même après, je n’ai rencontré aucun problème dans aucun domaine. Mon accouchement a été parfait, l’allaitement idéal, et ma petite puce une vraie crème qui faisait ses nuits après quinze jours. Quant aux désagréments post-partum, je n’ai quasiment rien eu.
Lorsque, deux ans après, avec mon mari, nous avons décidé d’avoir un deuxième enfant, j’étais enthousiaste et j’avais hâte de rencontrer ce petit être qui grandissait en moi.
Bien sûr, je savais que chaque grossesse était différente, mais je ne réalisais pas le tsunami que j’allais subir.
J’ai accouché juste après le confinement.
Mon mari a pu être présent pour l’accouchement mais n’a pas pu rester ni revenir nous voir pendant le séjour. J’ai donc passé trois jours dans ma petite bulle juste avec ma Clara. Jusque-là, tout allait bien ou presque. Il était primordial pour moi d’allaiter ma fille.
Au début, tout s’est bien passé. Puis il y a eu la fameuse montée de lait, un moment terriblement douloureux qui a duré une éternité…
Et malheureusement, le personnel de la maternité n’étant pas bien formé sur ce sujet, je n’ai pas eu l’aide escomptée. En résumé, j’ai eu une énorme montée de lait avec une poitrine ayant triplé de volume. Par conséquent, j’avais les seins hyper tendus et ma Clara n’arrivait plus à prendre le sein correctement. Des crevasses sont apparus. Malgré tout, j’arrivais encore à la nourrir.
Le retour à la maison a signé le début des difficultés.
La première nuit, lorsque j’allaitais Clara, je souffrais tellement que j’en pleurais sans pouvoir m’arrêter. Honnêtement je n’ai jamais eu aussi mal de toute ma vie. Heureusement, j’ai été accompagnée par une super sage-femme qui m’a énormément soutenue durant cette période. On a donc décidé de recourir au tire-lait le temps de la cicatrisation. Une dizaine de jours après, j’ai retenté la mise au sein, mais c’était trop douloureux. C’était plus une contrainte qu’un plaisir.
À contrecœur, j’ai donc arrêté l’allaitement et suis passée au biberon.
Je ne garde pas du tout un bon souvenir du premier mois de vie de ma fille.
Aujourd’hui, j’en ai encore la gorge serrée. Entre la fatigue, les douleurs (poitrine tendue, crise hémorroïdaire carabinée, contractions post-partum, douleurs ligamentaires dans le bas du ventre…), les hormones et les émotions sens dessus dessous, je suis passée des moments très difficiles…
En fait, je n’étais pas du tout prête à vivre cela. Je ne me reconnaissais plus.
J’étais tout le temps triste, à pleurer pour un oui ou un non, à tout voir de façon négative et à avoir des pensées inavouables et intolérables pour moi. Je souffrais tellement, j’étais tellement mal que j’en venais à regretter d’avoir fait un deuxième enfant…
Je pleurais en regardant ma fille si mignonne et que j’aimais, mais avec qui j’étais incapable de profiter de ces instants que l’on nous dit si merveilleux pour toute nouvelle maman…
À cela s’ajoutaient des bouffées d’angoisse à l’idée de me retrouver seule avec mes deux puces et de ne pas être capable de gérer… Je me mettais une telle pression : être une mère parfaite ! Pendant cette période de brouillard où j’avais l’impression de ne plus être moi-même, j’ai eu la chance d’avoir le soutien inconditionnel de mon mari qui a toujours été présent et qui m’a aidée à surmonter ces temps difficiles. Aujourd’hui, je me sens mieux et même si je ressens toujours de la culpabilité d’avoir ressenti ce que j’ai ressenti, de ne pas avoir réussi à allaiter ma fille… petit à petit, et avec le soutien de mes proches, je sors de cette période.
Par ce témoignage tout simple, je voulais montrer que nous ne sommes pas seules à vivre un début de maternité difficile parce que non, ça n’est pas toujours le paradis sur terre et des moments de pur bonheur.
Pourtant il y a encore quelques mois, je n'avais pas la même opinion.
Pendant ces jours difficiles, je n’ai pas hésité à parler de ce qui m’arrivait et cela m’a beaucoup aidée. Encore aujourd’hui je n’ai pas honte de raconter les difficultés que j’ai rencontrées. On ne nous parle pas assez de la réalité et des difficultés que l’on doit surmonter après l’accouchement, alors il ne faut pas hésiter à en parler, à partager. Bon courage et soyez sûre qu’un jour où l’autre cette période nuageuse se termine et laisse apparaître de belles éclaircies.