Je n'ai jamais été une folle de bébé, j'en voulais mais avec l'homme qui me donnerait envie d'en avoir. J'ai trouvé mon compagnon de route et ma première grossesse a débutée en août 2013. Dès le début, j'ai détesté être enceinte : grande fatigue, malaise perpétuel, nausées, changements physiques… Je n'ai été apaisée qu'à compter du début du congé maternité.
N'ayant jamais appréhendé l'accouchement, je suis allée assez décontractée à la maternité.
Ma petite fille ne m'a pas été immédiatement présentée et a été place en couveuse. Je ne l'ai eue avec moi qu'au bout de presque 72 heures.
Deux mois après la naissance, j'ai perdu le sommeil, bien que Zoé dormait la nuit de façon très paisible. Mon comportement d'avant était cependant anxieux et stressant pour l'entourage…
Mise sous antidépresseurs, les premiers effets ont été une grande souffrance car de grandes angoisses, notamment à rester seule, ce qui fatalement arrivait assez fréquemment. J'ai donc eu du lexomil en soutien, que j'ai pris pendant pendant moins de deux mois pour m'aider à dormir.
Grâce au soutien familial et aux AD, le moral est revenu en trois semaines. Le sommeil a mis plusieurs mois mais l'anxiété s'est régulée, notamment lorsque Zoé a commencé à aller chez son assistante maternelle. J'ai pu alors me reposer, vivre pour moi uniquement la journée (sport, lecture etc.) et avoir du plaisir à passer des moments en famille.
Après deux ans sous AD, j'ai été sevrée avec succès en juillet 2016. Nous avons décidé d'avoir un deuxième enfant. Je suis tombée enceinte début novembre 2016 et ai été arrêtée rapidement en février. J'ai mal vécu cette grossesse d'un point de vue fatigue (une petite fille de 2 puis 3 ans à gérer plus un corps qui a évolué plus rapidement, une pression au travail, etc.).
Nous avons choisi une césarienne programmée, Lou est née en juillet 2017. Tout s'est très bien passé tant au bloc obligatoire qu'au cours du 1er mois, puis début d'anxiété inexpliquée lorsque mon conjoint a repris le travail.
Très dur car l'amélioration au bout de six semaines du même AD est faible, je dois prendre beaucoup d’anxiolytiques, ce qui ne me plaît pas même si c'est une béquille nécessaire. Je dormais mais, depuis quelques jours, le sommeil s'est détérioré à nouveau…
Trop de pression ? Oui, je m'en demande beaucoup.. Trop de changements pour une nature anxieuse ? Oui, deux enfants, dans la même chambre, la rentrée en maternelle de l'aînée, ses rhumes incessants, bientôt une nouvelle assistante maternelle pour la cadette…
Nous avons tout fait après la naissance de Lou pour que tout se passe bien, on me trouvait même bonne mine, épanouie…
Mes crises d'angoisse du matin me font énormément souffrir, j'ai l'impression de sans cesse reculer, de ne jamais pouvoir m'en sortir…
J'appelle parfois au secours. Je crie intérieurement, je jalouse les gens qui passent sous mes fenêtres ou lorsque je sors et qui ont l'air de vivre une vie normale.
J'ai confiance en mon psychiatre mais je suis usée, fatiguée. Ma sage-femme m'aide beaucoup, ma micro kiné aussi. Ma mère est très présente même si elle n'habite pas dans ma ville. Mon mari s'est toujours beaucoup occupé de ses filles malgré sa charge de travail et m'aime. Nous n'avons aucun problème de couple et des grands parents aidants.
Je ne souhaite qu'une chose, remercier tous ces gens....quand mon moral sera revenu. Cette attente me tue, alors que la 1ère fois j'ai réagi au traitement plus rapidement.
J'aime mes filles, j'aime m'occuper d'elles (en temps normal, là je suis épuisée.), leur faire découvrir des choses, même si je ne me verrais absolument pas mère au foyer à plein temps ! Je suis également quelqu'un de sportif (même enceinte!), énergique, mas qui aime la routine, la lecture, les sorties… Je suis bien sûr de nature une personne anxieuse, mais je n'ai jamais fait de dépression avant de devenir maman.