Cette enfant nous l'avons désiré pendant 2 ans.
Finalement nous avons eu recours à la PMA , PMA qui a réussi du premier coup.
Nous étions surpris et heureux en même temps.
Au départ, j'étais enceinte de jumeaux, mais un seul a survécu.
Dès le départ, j'ai beaucoup parlé à ma fille, je lui ai dit de se battre car je savais qu'il y avait des risques. J'ai eu peur pour elle de suite. Mais peu à peu, plus la grossesse avançait, plus j'étais rassurée.
À la fin du 9ème mois, n'ayant toujours pas de signe de contractions, le gynécologue nous propose un déclenchement. A la dernière échographie, il trouve qu'elle est un peu petite et qu'elle n'a pas énormément grossie par rapport à la dernière fois.
Le déclenchement était prévu le 19 août 2015. Finalement, on me le déclenche le 18 août car le monitoring est bizarre selon les dires de la sage femme. Trois heures plus tard, on me dit qu'il vaut mieux faire une césarienne. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, et surtout j'avais peur pour la vie de ma fille. J'ai fondu en larmes, je me souviens avoir prié pour la première fois depuis des années. Je me suis complètement oubliée et je n'ai pensé qu'à elle. Médicalement, la césarienne s'est bien passée. Physiquement, tout allait bien, ma fille allait très bien.
Psychologiquement, j'étais défaite, fragile et incapable de m'occuper de ma fille.
Mais j'ai décidé que je n'allais pas me laisser envahir et qu'il fallait que j'obtienne des réponses. J'ai voulu rester forte pour elle. Cependant, je me suis aperçue que rester seule avec elle me faisait peur, même si devant les autres je faisais mine que tout allait bien. Je n'avais qu'une envie, la confier à mon mari pour qu'il s'en occupe, surtout la nuit. Je m'occupais d'elle par obligation mais je n'y prenais aucun plaisir.
Durant mon congé maternité, les journées étaient longues, mon mari travaillait beaucoup et rentrait tard et moi je ne voulais qu'une chose, pouvoir me débarrasser d'elle et qu'il s'en occupe.
Je n'ai pas eu cette attachement que certaines femmes peuvent avoir…
Je savais que je devais m'occuper d'elle et la protéger mais c'était juste instinctif . La césarienne a cassé quelque chose, un lien qui commençait . Ce lien, je recommence tout juste à la reconstruire mais de manière différente . J'ai subi un choc émotionnel très fort qui a abouti à une thyroïdite du post partum. Aujourd'hui je suis sous levothyrox, ces petites pilules me rappellent toujours cet épisode douloureux .
Aujourd'hui, je me bats pour que la grossesse, l'accouchement restent un choix
Je milite également pour un accompagnement de l'enfant mais aussi des la mère et du père.
Le métier de parents s'apprend tous les jours.