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J'allais bien, je devais aller bien.



Il y'a 12 ans, je donnais naissance à un merveilleux garçon tant attendu, après sept fausses-couches et une grossesse ectopique.

Une souffrance qui se joue dès la grossesse

Tout a débuté durant les derniers trimestres de ma grossesse. L'anxiété était là ainsi que la peur obsessionnelle de le perdre. Cependant, je ne voulais pas prendre de médication, car je ne voulais pas que cela lui cause de dommages. Comme je faisais du diabète de grossesse, j'ai eu un déclenchement un peu avant ma date d'accouchement et tout s'est très bien passé. Mais, après l'avoir tenu dans mes bras seulement quelques instants, j'ai regardé mon mari et lui ai demandé de le prendre.

Je me sentais épuisée (ce qui pouvait être normal) mais ce n'était pas moi ça, je sentais une drôle d'émotions.

Le lendemain, quand l'infirmière est venue me voir pour le laver, je ne pouvais pas, j'avais peur de l'échapper, mais ne l'ai pas dit et demandé à mon mari de le faire.

A la maison, ce n'était pas mieux

De retour à la maison, je me sentais toujours épuisée et anxieuse.

Je ne donnais toujours pas le bain à bébé, préférais la débarbouillette car j'avais l'obsession de l'échapper lorsque je le tenais dans mes bras et que j'étais debout. J'étais tout de même capable d'en prendre soin, mais moi, je n'allais vraiment pas bien : anxiété, crises de panique, sentiments d'être seule, tristesse, drôle de sentiments, peur qu'il lui arrive quelque chose…

Je disais à mon conjoint : "Je ne sais pas ce que j'ai, mais ça ne va pas."

J'aimais mon fils mais quelque chose clochait. J'avais écrit une lettre car je pensais au suicide. Tout ce temps, j'étais suivie par un psychiatre pour les femmes en post-partum, au cas où, car j'avais des signes, donc un risque.

Quand mon conjoint s'est inquiété

Un an plus tard, mon mari trouvait que je n'allais vraiment pas bien et il a décidé d'appeler le psychiatre pour lui expliquer ce qu'il voyait et ressentait. On lui a dit : "Emmenez-là à l'hôpital". Lorsqu'il m'a dit "On va aller à l'hôpital, tu ne vas pas bien" et bien, je riais et niais en lui disant "Voyons, ils ne me garderont pas !". Je crois que j'avais pris l'habitude de me mentir.

J'allais bien, je devais bien aller.

Ils m'ont finalement gardée trois semaines pour dépression post-partum. Cependant, à ma sortie, la médication ne faisait pas vraiment son œuvre. J'y suis donc retournée un mois plus tard à ma demande. Ils m'ont de nouveau gardée trois semaines. Cette fois un traitement au lithium a été mis en place pour trouble bipolaire, car un des psychiatres disait qu'une dépression post-partum ne durait pas si longtemps. Ce fût horrible. Comme je me sentais mal, je me suis mise à maigrir énormément. J'avais toujours les mêmes symptômes, même pire. Je n'étais plus moi-même.

J'ai été abandonnée à mon sort puis aidée par mes proches

Ma mère est venue voir le psychiatre avec moi afin de lui dire que je n'étais sûrement pas bipolaire, que j'allais de pire en pire. La réponse du médecin fut : "On arrête la médication". Je ne l'ai plus jamais revu. Laissée à moi-même, c'est une amie qui a appelé son médecin pour m'aider. Ce professionnel m'a orientée vers un psychologue pour être certaine de ce que j'avais, avant toute médication. Nous avons alors eu la confirmation que je ne souffrais pas de trouble bipolaire. Il s'agissait bien de la continuité de ma dépression post-partum.

J'ai donc eu un suivi psychologique, un ajustement de médication, de l'écoute et je m'en suis finalement sortie.

Cela aura pris du temps, trop longtemps, je m'en suis tellement voulu.

Mes conseils

Si tu ne te sens pas bien, parles en !

Si tu as des pensées bizarres, n'aies pas honte !

Ne reste pas avec cette souffrance !

N'hésite pas à changer de médecin si ce dernier ne te convient pas !

Ne te laisse pas abattre, ça peut arriver à n'importe qui !

On mérite toutes d'êtres écoutées, entendues et bien soignées.




Karine

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